A Barcelone, les citoyens contribuent à l'amélioration de leur cadre de vie


le Mercredi 14 Juin 2017 à 08:34

Très impliquée dans le concept de Smart City, la ville espagnole de Barcelone ambitionne de devenir la référence mondiale. En attendant elle démontre qu’avec des initiatives citoyennes auxquelles s’ajoutent des innovations technologiques et écologiques, la vie quotidienne des habitants de la capitale catalane s’est sensiblement améliorée.


Le nord Est de Barcelone ( Photo CC xlibber)
Le nord Est de Barcelone ( Photo CC xlibber)
On ne le dira jamais assez : l’intelligence d’une ville c’est avant tout celle de ses habitants. Barcelone, ville espagnole de 1.6 millions d’habitants, cosmopolite et créative, se hisse dans le trio de tête des villes  qui  s’investissent dans une démarche de ville intelligente, comme Singapour, Amsterdam ou encore Bogota. Si Barcelone se classe seconde Smart City au monde, selon le classement 2016 de Juniper Research  juste derrière la capitale indonésienne, la métropole espagnole le doit au fait qu’elle réussit à améliorer le quotidien des citadins sur le plan social, environnemental ou économique, mais aussi et surtout par ce qu’elle les implique dans la transformation de la ville.
 
« La technologie n’est pas l’idée directrice des villes intelligentes. Le citoyen est celui qui est au cœur du projet. Il est directement impliqué en tant que cible et acteur », rapporte Leslie Singla dans le magazine de la radio barcelonaise francophone Equinox  
 
« Des concepts d’économie collaborative comme Blablacar ou Airbnb illustrent parfaitement cette idée », poursuit Leslie Singla. « Les habitants entrent en contact directement les uns avec les autres, sans l’aide d’une institution, afin de s’entraider et de profiter d’un moyen de transport ou d’une location de logement ».
 
Même si la ville apporte sa contribution en rendant l’espace public plus accessible au piéton, en réduisant la pollution avec la mise en place de réseau de bus électriques, ou en facilitant la mobilité urbaine, comme le font la plupart des villes, Barcelone va plus loin en rendant le citoyen actif de toutes les améliorations apportées.
 
Et ce n’est pas chose aisée, puisque le citoyen doit en premier lieu comprendre que la ville lui appartient. De ce fait il peut la faire évoluer. «  En Europe les citoyens ont tendance à attendre que les entreprises et les administrations gèrent pour eux », explique Didier Grimaldi, professeur en stratégie, entrepreunariat et innovation à la Toulouse Business School. «  Dans une ville intelligente, les gens doivent comprendre qu’il est nécessaire de passer de passifs à actifs, car ils possèdent tous les outils pour co-construire ».
 
« Faire de la capitale catalane une ville autosuffisante et faire en sorte que tous les quartiers soient optimisés »

 Alors Barcelone serait-elle une ville pionnière en la matière ? La ville joue à fond la carte de la concertation publique, laquelle joue un rôle déterminant dans le succès d’un projet et surtout son acceptation sociale. Dans la capitale catalane, les associations citoyennes d’habitants sont très actives. Elles s’approprient les lieux, les font vivre et garantissent la durabilité des projets.  Sur Internet, les blogs créés pour les nouveaux projets urbains récoltent de nombreuses contributions.
 
La ville multiplie les initiatives. L’application « Vincles » , sur smartphone et tablettes, destinée aux personnes âgées qui vivent seules, un exemple de plateforme collaborative qui favorise le bien vivre ensemble et l’intergénérationnel. Très simple d’accès il leurs permet d’entrer facilement en contact avec leurs proches, les services de la mairie, mais aussi les commerçants et voisin. Cette plateforme permet également à l’entourage de signaler un problème.  
 
Les enfants ont également leur application collaborative. Accessible dès 8 ans « Camino escolar » leur permet de se rendre seuls à l’école en toute sécurité, en suivant un itinéraire balise et en se faisant aider par les commerçants du quartier. D’autres implications incitent les habitants à prendre les transports en commun, réduisant du même coup, sans presque s’en rendre compte, la pollution.
 
Pour Josep-Ramon Ferrer, ancien responsable « Smart Cities » à la mairie de Barcelone, « l’objectif à long terme est de faire de la capitale catalane une ville autosuffisante et faire en sorte que tous les quartiers soient optimisés ».
 
La plus grande partie de la ville appartenant au secteur privé, c'est d'ailleurs le reproche que certains lui font, Barcelone met à disposition ses infrastructures pour en faire un laboratoire de la Smart City. Les entreprises technologiques peuvent tester leurs applications et même inviter leurs clients pour des démonstrations. La ville se contente, pour un budget moindre, d’accueillir, d’accompagner et d’aider les entreprises à se développer. Et par la même occasion à créer des emplois locaux.  
 
Ville résolument moderne et tournée vers l’avenir, Barcelone modifie ses standards, sachant que l’équilibre reste précaire comme l’explique, Pauline Malet, diplômée en stratégie territoriales et urbaine dans un rapport sénatorial intitulé : « Villes du futur, futur des villes : quel avenir pour les villes du monde ? Barcelone, ville de projet(s) .  En attendant l’ONU a choisi d’y installer son département Habitat et que la ville accueillera du 14 au 16 novembre prochain le Smart City Expo World Congress , un événement majeur pour ville du futur.  





              


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