L’Intelligence artificielle, créatrice d’emplois ?


le Mercredi 2 Mai 2018 à 14:08

Alors que certains s’inquiètent de la casse sociale que pourrait engendrer le développement de l’Intelligence Artificielle (IA), la plateforme pour l’emploi, Joblift, annonce que cette évolution technologique, inévitable pour la plupart des entreprises, pourrait créer plus de 14 000 emplois nouveaux en France. Analyse de la situation au moment de la présentation du rapport Villani.


L'intelligence artificielle va-t-elle augmenter ou non la casse sociale ? Tout l'enjeu de cette mutation technologique (© Photo Société)
L'intelligence artificielle va-t-elle augmenter ou non la casse sociale ? Tout l'enjeu de cette mutation technologique (© Photo Société)
L’intelligence artificielle, c’est à dire l’ensemble des technologies visant à réaliser par l’informatique, des tâches cognitives traditionnellement effectuées par l’humain, est aujourd’hui au cœur des débats sur les transformations et mutations sociales. Le mois dernier, le député Cédric Villani, encouragé par le Président de la République et le Gouvernement Français, présentait son rapport sur l’intelligence artificielle et l’avenir du travail en France. Ce rapport a fait du bruit du côté des syndicats de travailleurs qui voient dans le développement de cette technologie l'occasion, pour les entreprises, de  supprimer des postes et de s’affranchir de la réglementation. Les applications et autres robots qui sont dotés d’Intelligence artificielle ne sont pas soumis au Code du Travail.

De son coté le Premier Ministre, par l’intermédiaire du site web « France Stratégie  », reconnaît que « l’intelligence artificielle conduira à des transformations profondes du travail, notamment dans les secteurs des transports, bancaires et de santé ».

Et de poursuivre : « les mutations annoncées dans le domaine du travail suscitent deux attitudes contrastées. Les uns affichent leur optimisme devant une technologie porteuse de gains de productivité, donc source de richesse, et qui promet d’en finir avec les tâches les plus fastidieuses. Les autres prophétisent avec pessimisme la disparition inéluctable de pans entiers d’activité et des emplois correspondants ».

Dans ce contexte, la plateforme de recherche d’emploi Joblift  a étudié le marché de l’emploi français de l’intelligence artificielle sur les 24 derniers mois. Selon cette dernière « 7 729 offres d’emploi ont été publiées, soit une augmentation de presque 4% tous les mois depuis deux ans ». L’étude de Joblift met également en lumière le besoin de formation pour un domaine en forte croissance mais encore jeune avec 17% de postes dédiés à l’enseignement et la recherche, et presque autant de stages que de CDI.

Ces offres représentent une augmentation mensuelle moyenne de 3,6%. De plus, les offres publiées les quatre premiers mois de 2018 représentent pour le moment 63% de la totalité des offres émises en 2017, ce qui permet d’avancer que l’année 2018 verra au moins 6 000 nouvelles offres d’emploi dans l’intelligence artificielle. Dans le détail 48% des offres s’adressent aux développeurs, 16% aux ingénieurs en Recherche et Développement et 10% aux « consultants experts en intelligence artificielle » (95% d’ingénieurs et 5% de doctorants). 8% des annonces émises s’adressent aux professeurs universitaires et 5% recherchent des directeurs informatiques.
 

Des postes qui nécessitent une formation et une expérience longues.

45% des offres d’emploi sont des CDI et 42% des offres de stage ou d’apprentissage, dont 11% avec opportunité de CDI à la clé. Lees offres en CDI requièrent cinq années minimums d’expérience et pour certains au moins huit ans. Ce qui est relativement long, analyse la plateforme. Cependant, un peu plus du tiers des annonces demandent une expérience deux ans seulement. De plus, pour les CDI, la durée moyenne pour pourvoir un poste s’élève à 55 jours contre 33 pour le reste du marché. Les offres de stages mettent en moyenne 49 jours à être pourvues, soit 10 jours de plus que la moyenne des stages en France.

« Ces résultats démontrent un domaine stable mais encore jeune au niveau de l’emploi avec un besoin en formation fort et une difficulté à trouver des candidats qualifiés », conclut la plateforme d’emplois.

Parmi les secteurs cités dans le rapport Villani, les sociétés de télécommunication se trouvent en tête de ceux qui embauchent le plus dans l’intelligence artificielle, avec près d’un tiers des annonce publiées ces dernières années dont la moitié concernent les offres liées aux mobiles. Viennent ensuite les secteurs de l’industrie, de la banque et de l’assurance avec un fait surprenant la Fintech (Technologie de la finance) représente seulement 11 % des offres. Viennent ensuite la logistique, les transports et le domaine médical. Ce dernier dernier a publié 7 % des annonces en intelligence artificielle au cours des 24 derniers mois.
 






              

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