« PANAMA PAPERS » : Alliances et sa relation trouble avec SMCD Limited

Chargé de construire 40.000 logements au niveau du Pôle urbain de Diamniadio, le groupe marocain Alliances est au cœur des «Panama papers». Jusqu’en 2008 au moins, le groupe comptait parmi ses actionnaires Smcd Limited, une société offshore logée aux Iles vierges britanniques et directement contrôlée par Mohamed Mounir Majidi, Secrétaire particulier du Roi Mohamed VI.


« PANAMA PAPERS » : Alliances et sa relation trouble avec SMCD Limited
Selon les informations de Libération, le groupe marocain Alliances, chargé de construire 40.000 logements au niveau du Pôle urbain de Diamnadio est au cœur des « Panama papers. » En cause, sa troublante liaison avec SMCD Ltd, une société offshore immatriculée dans les Iles vierges britanniques et directement contrôlée par Mohamed Mounir Majidi, Secrétaire particulier du Roi Mohamed VI.
Montée en 2005 par le cabinet panaméen Mossack Fonseca au cœur d’un scandale mondial, SMCD Ltd figurait, jusqu’en 2008 au moins, dans le tour de table du groupe Alliances dirigé par Mohamed Alami Lazrak Nafakh, un proche de Mohamed VI, le roi du Maroc. Qui est le bénéficiaire économique de SMCD Ltd dont beaucoup doutent de la liquidation
annoncée ? Une chose est sûre, la société est directement liée au Palais royal puisqu’elle a servi à faire plusieurs transactions pour le compte de Mohamed VI.
En effet, c’est mars 2006 que Mounir Majidi a été désigné mandataire de SMCD Limited. En janvier 2006, celle-ci a autorisé l’achat d’une goélette de luxe Aquarius W des années 1930 et chargé Mounir Majidi de la transaction. Après cette acquisition, le na- vire a été immatriculé au Maroc et rebaptisé El Boughaz I. Il appartient désormais au roi Mohammed VI. SMCD Limited a également été utilisée pour accorder un prêt à des fins inconnues à une société luxembourgeoise, Logimed Investments Co. Sarl, avant d’être liquidée en 2013. Mounir Majidi a en outre été administrateur d’une autre société du Luxembourg dénommée Immobilière Orion Sa., qui a emprunté 42 millions de dollars en 2003 à une société enregistrée par Mossack Fonseca pour acheter et rénover un luxueux appartement parisien. On ignore qui était le propriétaire de la société ayant prêté l’argent.

«Swissleaks» avant «Panama papers»...

Déjà Mohamed VI, son Secrétaire particulier et plusieurs membres de la famille royale marocaine avaient été mis en cause dans l’affaire «Swissleaks», bien avant les «Panama papers». Comme le révélait «Le Monde» à l’époque, «la famille royale marocaine comptait parmi les clients de HSBC Private Bank. Un compte bancaire au nom de «Sa Majesté le roi Mohammed VI», codétenu avec son Secrétaire particulier, Mounir El-Majidi, a été ouvert le 11 octobre 2006 chez HSBC Private Bank à Genève. L’identité royale se réfugiait derrière un code interne (BUP, pour «business partner») répertorié dans les livres de la banque : 5090190103.
Entre l’automne 2006 et le 31 mars 2007, période couverte par les listings que nous avons pu consulter, le montant maximal enregistré sur ce compte était de 7,9 millions d’euros. Or, il est en principe illégal, pour des Marocains résidant au Maroc, de détenir un compte bancaire à l’étranger.
Mieux, « le prince Moulay Rachid et la princesse Lalla Meryem, respectivement frère cadet et sœur ainée de Mohammed VI, figuraient également dans la liste des clients de HSBC PB à Genève, sans indication des montants de leurs avoirs. Le Monde les a également contactés. Les mêmes avocats ont envoyé les mêmes éléments de réponse que pour le roi. La famille régnante, outre ses nombreuses terres et résidences, tire l’essentiel de sa fortune de la Société nationale d’investissement (SNI), le plus important groupe privé du pays.
Selon nos estimations, Mohammed VI aurait perçu près de 8,7 millions d’euros en dividendes de la SNI à l’été 2006. Or, en octobre, c’est à peu près la même somme qui a été déposée sur le compte ouvert à Genève », révélaient nos confrères qui signalaient : « La SNI (ex-ONA-SNI, ex-ONA) avait été héritée de Hassan II à la mort de ce dernier, en 1999.
A la fin de sa vie, le monarque n’en détenait que 13 %. Depuis, le contrôle royal s’est raffermi et le groupe s’est étendu. C’est aujourd’hui un empire qui détient des parts, le plus souvent majoritaires, dans trente-quatre compagnies – certaines multinationales – réparties dans une quinzaine de secteurs économiques majeurs (banque, énergie, métallurgie, mines, téléphonie, immobilier, hôtellerie, distribution...). Ce conglomérat, qui pesait 6,4 milliards d’euros en 2013 (soit à lui tout seul, 7 % du PIB marocain), est aujourd’hui détenu à près de 60 % par la famille royale, à travers différentes holdings personnelles. Si la structure et les chiffres de la SNI sont connus au Maroc, ceux des holdings royales « de tête » ont toujours été un mystère, à peine effleuré à l’occasion d’une opération boursière en 2010.
Chacun des frères et sœurs de Mohammed VI dispose également de son propre holding : Providence holding pour le prince Moulay Rachid, et Unihold, Yano Participation et Star Finance pour, respectivement, les princesses Lalla Meryem, Lalla Asma et Lalla Hasna. » Comme quoi...
Jeudi 28 Avril 2016




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